Bernard Ollivier : Longue marche II Vers Samarcande

4ème de couverture
Des dernières passes du Kurdistan au terrible désert de Karakoum impossible àtraverser l’été, de Tabriz, Nichapour ou Téhéran, Bernard Ollivier poursuit sa route. A dos de chameau d’abord, puis devenu chameau lui-même pour transporter l’indispensable provision d’eau, il continue, sans cesse émerveillé, sa marche vers Samarcande et ses coupoles d’or…

J’avais déjà lu le tome I de Longue marche « A pied de la Méditerrannée jusqu’en Chine par la route de la Soie » et je l’avais beaucoup aimé. Ce tome II ne m’a pas déçu bien au contraire. J’y ai retrouvé le style d’écriture très agréable à lire de Bernard Ollivier, sa façon de nous faire rentrer dans la vie quotidienne de ses pays et nous fait partager autant la beauté de certains paysages, de certaines rencontres, que ses moments difficiles de peurs, de solitude et de doutes. Mais la vraie force de ce livre c’est la faculté avec laquelle il nous fait approcher et connaître les habitants de ces pays par ces multiples rencontres. A ce titre c’est un livre plein d’humanité et une ode à la découverte de l’autre !

Quelques beaux passages :
–  » Le police a vu grand. La boîte est gigantesque. J’imagine les mains anonymes glissant des billets de dénonciation… je suis proprement horrifié. Comment ce peuple que je rencontre depuis la frontière turque, ouvert, xénophile, a-t-il pu se donner un régime aussi monstrueux, capable d’institutionnaliser ainsi la délation ? … »
–  » La vie est douce pour un marcheur. Je m’attendais à une population crispée sur ses certitudes religieuses, hostile aux étrangers. Je ne cesse de m’étonner de la gentillesse et de l’attention chaleureuse que les habitants rencontrés me témoignent. … »
–  » Près du lac où canotent des familles, des jeunes gens chahutent en traînant un agneau en laisse.
– Petite provocation visant la police, m’expliquent mes nymphes en constatant mon étonnement. Le Coran interdit de tenir un chien en laisse et le faire serait sanctionné par une arrestation. Mais le livre saint n’interdit pas que l’on promène un petit mouton. … »
–  » Je marche d’un bon pas depuis une demi-heure lorsque j’entends un tracteur derrière moi. C’est Housheng qui veut me dire au revoir, navré d’avoir raté mon départ. Il me souhaite bon voyage. Je le suis des yeux pendant qu’il s’en retourne, et mon regard s’attarde longuement sur le village tapi aux pieds du caravansérail. … »
–  » Sur la route, j’assiste au petit lever du monarque de ces lieux : le soleil, qui toute la journée régnera en maître. C’est tout d’abord une lueur jaunâtre qui irise les sommets de la montagne aux turquoises. Puis la lumière tourne à l’orange et voici qu’elle devient flamme. Les montagnes brûlent. Enfin, comme soulevé par la main d’un géant, le disque d’or surgit, éclairant le paysage d’une lueur sanglante.  … »
–  » Et toute l’ambiguïté et la duplicité de ce peuple est là. Ils passent le plus clair de leur temps dans des jardins à humer et comparer l’odeur des roses, et assassinent au lever du soleil la moitié de leur famille. … »
–  » Après six mille kilomètres, je n’accepte toujours pas de m’avouer le pourquoi de cette aventure, de cette folie. Sinon peut-être, voyage après voyage, de mon village normand aux déserts d’Asie en passant par les mégalopoles modernes, de me convaincre que je suis devenu un citoyen du Monde… »

 


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