Colette est remorte.
Ce mot n’existe nulle part.
Remourir, ça n’existe pas. »
Colette était une femme sans histoire. C’est du moins ce que l’on croyait jusqu’au jour où sa nièce apprend son décès par un appel de la police. Car Colette, sa tante unique, a déjà été enterrée il y a trois ans…
J’ai découvert Valérie Perrin avec son premier livre « Changer l’eau des fleurs » que j’avais adoré ! Après « Les oubliés du dimanche » et « Trois » que j’avais aussi apprécié je me suis lancé avec impatience dans la lecture de ce dernier roman « Tata ». Si j’ai eu un peu de mal à rentrer dedans au début de l’histoire dès que l’on arrive à l’histoire de Colette on est capté par le roman ! Valérie Perrin a un véritable don pour raconter la vie des personnages d’exception. Ce ne sont pas des supers héros, ce sont juste des gens normaux comme vous ou moi, qui choisissent leur vie ou la subissent. Elle sait les rendre particulièrement attachants. Le fil conducteur du roman est « nos origines » :si l’on ne choisit pas sa famille, nous nous construisons, malgré nous, sur nos racines originelles !
Un roman plus personnel que les précédents se passant à Gueugnon, ville de l’enfance de Valérie Perrin, avec le milieu du foot (son père puis son frère ont été footballeurs). Passé et présent s’entrelacent à merveille grâce aux « cassettes de Colette » !
C’est un très beau roman,une fois de plus, sur les relations humaines avec ce qu’elles peuvent avoir de plus beau mais aussi de terrible parfois !
Quelques beaux passages :
– « …, mais ce n’est pas la peine de beaucoup voir les gens pour savoir qu’on les aime et qu’ils sont importants. Ce qui compte, c’est leur présence quand ils sont là. »
– « Il faut du temps à certains mots pour atteindre et pénétrer notre cerveau. Parfois quelques secondes, parfois quelques minutes, parfois des années »
– « Quelquefois tu m’as emmenée au foot, mais c’est toi que je regardais, pas le match. Les matchs, c’était plus intéressant dans tes yeux que sur la pelouse. »
– « Aujourd’hui, plus rien ni personne ne m’attend, et je n’attends plus rien de personne. C’est peut-être ça, la chance. Du moins la liberté. »
– « Il y a une différence entre protection et réparation. Il faut protéger avant de réparer. »
– «On est tous de passage, pas besoin d’appartenir aux gens du voyage pour ça. »
– «À l’époque on m’a comparée à Jane Campion. « La Jane Campion française », ont titré plusieurs journaux. Ça m’a bien fait rire. Pourquoi pas Michael Jackson ? On compare les êtres. On les range dans des cases, des tiroirs, des genres. »
– «Un seul ami suffit pour réparer le silence et les manques. »