Mary Ann Schaffer : Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates

4ème de couverture : 1946, alors que les britanniques soignent leurs blessures de guerre, Juliet Ashton, écrivain en manque d’inspiration, entreprend une correspondance avec les membres attachants d’un cercle de Guernesey De confidences en confidences, la page d’un nouveau roman vient de s’ouvrir pour la jeune femme, peut-être aussi celle d’une nouvelle vie…
Original, déjà par le titre qui intrigue et fait sourire… !
Janvier 1946. Londres se relève douloureusement des drames de la Seconde Guerre mondiale et Juliet, jeune écrivaine anglaise, est à la recherche du sujet de son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d’un inconnu, un natif de l’île de Guernesey, va le lui fournir ? Sous forme de correspondance entre Juliet et ses nouveaux amis, l’auteur en mêlant habilement les sujets légers qui font rire le lecteur (les extravagances de Juliet y sont pour beaucoup) à des sujets plus sombres (épisodes de guerres) qui ont tendance à créer une boule dans la gorge, nous révèle comment les habitants de Guernesey ont vécu l’occupation allemande sur leur île… Un beau roman, très agréable,  rempli d’humanité.

Quelques passages intéressants :
– « Et ce pauvre Adrien. Enfin pas besoin de t’énumérer cette affreuse liste. Dis, Sophie, qu’est-ce qui ne va pas chez moi? Suis-je trop difficile? Je n’ai aucune envie de me marier pour me marier. Passer le restant de mes jours avec un être à qui je n’aurais rien à dire, ou pire, avec qui je ne pourrais pas partager de silences? Je n’imagine pas d’existence plus solitaire. »
– « Je me demande comment cet ouvrage est arrivé à Guernesey. Peut-être les livres possèdent-ils un instinct de préservation secret qui les guide jusqu’à leur lecteur idéal. Comme il serait délicieux que ce soit le cas. »

– « … j’ai monté l’escalier en courant, j’ai ouvert la porte à la volée, et j’ai découvert Rob assis sur un tabouret bas, devant ma bibliothèque, entouré de cartons. Il scellait le dernier avec du ruban adhésif et de la corde. Il y avait huit cartons au total. Huit cartons entiers de mes livres, attachés, prêts à être descendus à la cave !
Il a levé la tête et il s’est exclamé : « Bonjour, ma chérie. Ne t’inquiète pas pour le désordre, le portier a dit qu’il m’aiderait à tout descendre. » Il a désigné ma bibliothèque du menton et il a lancé : « magnifique, n’est-ce pas ? »
J’avais le souffle coupé ! J’étais trop horrifié pour parler. Toutes les étagères, Sidney, toutes mes étagères de livres étaient couvertes de trophées de sport : coupes d’argent, coupes d’or, rosettes bleues, rubans rouges. […/…] Et, à côté, des certificats encadrés – a tué le plus grand nombre d’oiseaux tel et tel jour – ! […/…]
Je n’ai pu m’empêcher de crier : « Comment oses-tu ! Qu’as-tu FAIT ! Remets mes livres à leur place ! » Et ce qui a tout déclenché.
Notre seul point d’accord était sans doute : de quoi diable avons-nous pu parler durant les quatre derniers mois ? »
– « Tu te souviens de cette nuit, l’année dernière, où tu es venu me chercher au train pour m’annoncer que ma maison avait été bombardée ? Tu croyais mon fou rire hystérique ? Eh bien non, il était ironique. Si j’avais laissé Rob entreposer mes livres dans la cave, je les aurais encore, jusqu’au dernier. »

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