Saphia Azzedine : Bilqiss


Bilqiss, héroïne de ce roman est une femme indocile dans un pays où il vaut mieux être n’importe quoi d’autre et si possible un volatile. On l’a jugée, on l’a condamnée, on va la lapider. Qui lui lancera la première pierre ?
Qui du juge au désir enfoui ou de la reporter américaine aux belles intentions lui ôtera la vie ? Ce roman puissant est l’histoire d’une femme frondeuse et libre, qui se réapproprie Allah.
Dans ce roman poignant, Saphia Azzedine nous livre un
portrait sans concession de ses personnages, de leurs affrontements, de leurs combats et de leurs divergences, sans préjugé, sans jugement… Il n’y a aucune stigmatisation ! C’est, finalement, un roman acerbe et puissant contre l’intolérance et la bêtise humaine !

Quelques beaux passages :
 » Monsieur le juge, vous avez été charpentier, n’est-ce pas ? Alors, essayez de faire rentrer une vis de 10 dans une cheville de 2 ! Voilà ce que je retiens de mon mariage avec cet homme si bon. »
« … ils se mettent en scène dans des postures effrayantes mais ils ne sont rien d’autre que des voleurs de vie. Dans mon rêve, nous n’avons pas pu laisser ces maudits imposteurs remplacer nos savants, non, nous n’avons pas pu laisser faire cela et sortir de l’Histoire… »
 » Une quête de savoir vaut mieux qu’une vie entière de prière. »
 » –  » Il n’y a donc rien que je puisse faire pour vous ? conclus-je
– Si, une chose.
– Laquelle ? m’empressai-je de demander.
– Jetez-moi la première pierre.
– Pardon ?
L
a lapidation est un spectacle, il faut qu’elle dure, que chacun puisse y évacuer sa haine, la foule commencera donc par jeter de petits cailloux polis pour m’égratigner, puis passera à de plus gros pour me blesser et enfin à d’énormes pierres anguleuses pour m’achever. Je vous deman  de donc de commencer par la fin et de me tuer au plus vite. […/…]
      – Me jetterez- vous la première pierre Leandra ? »
– Non, Bilqiss, vous ne pouvez pas me demander cela. Tout sauf ça.
– Alors au revoir, Leandra. […/…]
– Vouloir m’aider était une noble pensée, Leandra. Pourtant ici les nobles pensées sont de belles salopes qui allument mais n’embrassent pas. »

Mes livres « coup de cœur »

 

 

 

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