Matinée dure !

                 Ce matin j’avais donc rendez-vous avec des membres de l’ONG à laquelle je devrais apporter un coup de main à partir du 5 septembre. Au programme visite de leur « centre de formation » et de la « polyclinique » qu’ils ont créée dans cette banlieue défavorisée. Nous avons donc circulé à travers tous les quartiers de Pikine et de Guediawaye (autre banlieue très défavorisée et touchant Pikine).Ce matin ce que j’ai vu dépasse tout ce que j’ai pu voir de misère et de pauvreté pour l’instant. Savoir que la grande misère existe et la côtoyer de si près et donc de la mesurer sont 2 choses très différentes.  Je n’avais encore jamais vu de « bidonville » de mes propres yeux et là j’avais vraiment l’impression de circuler dans ce que l’on doit pouvoir appeler un bidonville : des semblants de maisons en bois « 4 piquets et des toiles », des enfants tendant la main sans arrêt, des ruelles sales où animaux, gens, mendiants, tôles rouillées, débris de toute sorte coexistent avec une odeur parfois difficile à supporter.
                     Incapable de faire des photos, trop indécent et pourtant on aimerait faire partager ce sentiment de révolte que l’on ressent à cet instant. Mais ce qui m’a le plus fait mal, gêné, je ne sais pas trop comment dire c’est un sentiment d’impuissance. On a l’impression de se retrouver face à une tâche insurmontable et l’aide que je propose d’apporter m’apparaît tout d’un coup comme complètement dérisoire face à la situation. Je ne sais si je me fais comprendre tellement c’est difficile à expliquer. 
                     Voilà ! Rien à ajouter de plus pour ce soir si ce n’est que j’espère que le projet « Takkal » de Christian va bien fonctionner pour nous permettre de rester suffisamment longtemps et me permettre de m’engager un peu durablement.